01 - La révélation

Albi, août 2019

Quand j’entre dans la librairie, Marie, la gérante, m’accueille avec son grand sourire habituel. Aujourd’hui, il fait chaud, très chaud. Je suis en nage, j’ai soif : je regrette d’être sortie. Une envie irrépressible d’acheter des livres m’a entrainée, presque malgré moi, dehors, mais que j’ai chaud! Un kilomètre à pied par un temps pareil tient presque de la folie. Ou de la bêtise. Je pense que si je ne bois pas bientôt, je pourrais tomber dans les pommes. Et il va encore falloir marcher pour rentrer… Quel enfer.

Mon humeur devient sombre : je suis agacée par ma décision de sortir autant que par la météo qui ne me convient pas du tout.

C’est donc sans réel plaisir que je flâne dans les rayons de la librairie. Je regarde les couvertures des livres sans les voir. Je suis distraite par mon envie de boire, par les gouttes de sueur que je sens sur ma nuque. Je tourne dans cette librairie, qui d’habitude est un lieu de pur plaisir pour moi : tous ces livres, toutes ces histoires! Le paradis. Aujourd’hui, il y en a trop, beaucoup trop : il faut que je me décide et que je rentre chez moi boire, me doucher et m’allonger en étoile de mer.

Un livre attire mon attention. Le titre m’évoque quelque chose : une amie m’en a parlé comme d’une révélation. Un livre de développement personnel. Pourquoi pas? Une révélation, n’exagérons peut-être pas, mais je peux peut-être apprendre deux trois trucs intéressants.

À la caisse, Marie sourit et me dit « Les 5 blessures! Excellent choix! ». Oui, mais encore une fois, n’exagérons rien, ce n’est quand même pas le livre du siècle ce bouquin!

Albi, 2 septembre 2019

J’admets. Ce bouquin était un excellent choix. J’admets aussi que le mot révélation pourrait être approprié.

Par curiosité, je vais sur internet regarder qui est cette Lise Bourbeau. Le choc! Je m’imaginais une grande dame brune à lunettes l’air sérieux, un peu austère, et, j’ai devant moi la photo d’une petite dame blondinette qui ressemble à une Barbie. C’est elle qui a écrit un truc pareil ? Le cliché tombe : on peut vraiment être blonde, élégante, belle et en même temps une vraie tronche.

J’écoute ses interviews, lis tout ce que je trouve sur elle. Je suis fascinée, admirative de cette dame qui réussit à synthétiser ce qui au départ devait être un sacré sac de nœuds! Et plus le temps passe, plus je me dis que ce livre a été écrit pour moi et que la Vie me l’a mis dans les mains pile au bon moment. Comme je l’apprendrai plus tard, Lise Bourbeau aurait sûrement dit « WOW!»

Au gré de mes recherches, j’arrive finalement sur le site d’Ecoute Ton Corps. Et l’instant de grâce arrive : ETC organise des ateliers et il y en a un à la fin du mois à Toulouse. Et c’est en plus l’atelier qu’il faut avoir fait avant de pouvoir accéder aux autres. Incroyable! J’appelle l’organisateur dont la voix dynamique et très positive me conforte de suite dans mon envie de suivre l’atelier. Il est totalement dans son rôle et son enthousiasme est communicatif!

Je m’inscris donc à ce 1er atelier, sans trop savoir à quoi m’attendre, mais avec la conviction profonde que tout s’imbrique parfaitement et que la Vie sait ce qu’elle fait. J’ai déjà à ce moment-là quelques notions de mon moi intérieur, mais je ne l’écoute que quand ça m’arrange, ou du moins, quand il ne me perturbe pas trop.

Toulouse, 28 septembre 2019

Atelier « Être bien - avec soi »

Est-ce de l’angoisse que je sens pointer dans mon ventre? C’est très probable, j’ai toujours eu peur de rencontrer des inconnus : peur de ne pas savoir communiquer avec eux, peur de ne pas être appréciée, aimée, peur du jugement, peur du regard… peur de tellement de choses. Je me force toujours à aller au contact des gens : contrairement à ce que beaucoup pensent de moi, ce n’est pas naturel. Je n’ai pas le contact facile. J’ai le contact plutôt flippé! Et pourtant, qu’est-ce que j’aimerais pouvoir être spontanée avec eux, aller à leur rencontre sans me poser de questions. J’aimerais… ce mot tellement anodin serait-il le bâton que j’utilise pour me faire mal? ETC m’apprendra que certains mots ont quelque chose de caché en coulisse…mais j’en parlerai plus tard.

Malgré ma peur, je finis quand même par sortir de ma voiture, entrer dans l’hôtel, trouver la salle. Une grande dame aux jolies lunettes tout en couleurs m’accueille avec un grand sourire. Ouf, elle, elle a l’air gentille, ça me rassure. Ça en fait déjà une qui ne va pas m’avaler toute crue, du moins pas pour l’instant. Puis elle se présente. Dès que j’apprends que c’est elle la formatrice, je décide d’attendre la fin de la journée pour décider si oui ou non, elle est vraiment gentille : qu’elle ne me demande pas de parler en public et elle aura gagné des points!

Je prends le badge et le dossier que l’on me tend, puis vais voir les organisatrices pour payer la journée. En attendant que la personne devant moi ait fini, j’observe la salle, les gens. C’est encore tôt, je fais partie des premiers arrivants, ça me détend. Je peux m’accoutumer au lieu, choisir ma place (au 1er rang : si jamais je devais parler, moins de gens me verront rougir) et créer ma bulle.

La salle se remplit, mais je suis dans ma bulle, je me suis collé un sourire sur le visage et je me fais croire que tout va bien, que je me sens bien, que « même pas peur »!

L’atelier commence, et « la formatrice gentille », nous accueille tous avec un grand sourire. Après nous avoir expliqué l’organisation de la journée, elle rentre dans le vif du sujet : pourquoi sommes-nous tous assis ici? Qu’est-ce qu’on va apprendre aujourd’hui? Bonne question! En toute franchise, je me suis inscrite sans trop savoir de quoi allait retourner la journée. Le programme commence bien : « Devenir conscient de ce qui n’est pas accepté de moi » : à part ma cellulite, je crois que tout va bien, et que ce soit clair, je n’ai définitivement pas l’intention de parler d’elle aujourd’hui! Puis elle parle de l’Ego et ça m’interpelle : j’entends parler d’Ego depuis quelque temps sans trop savoir ce que ça représente, ou ce que c’est… .

Le jour des révélations commence… et croyez-moi, cette fois encore « révélations » est un mot totalement approprié!

La formatrice ouvre les festivités : « Regardez le cahier d’exercices à la page 1. Cochez tout ce que vous aimeriez changer chez vous, et définissez à quel point vous aimeriez que ça change. » La liste proposée est précise. Spontanément, si on m’avait posé la question à l’oral, je n’aurais pas pu donner autant de réponses. Et pourtant, au fur et à mesure que j’avance dans l’exercice, je me rends compte qu’il y a beaucoup de choses que je voudrais changer. Bien plus que ce que je pensais. Je n’en reviens pas. Ce constat m’interpelle : tous ces trucs à changer, c’est beaucoup. Vraiment beaucoup. J’ai bien compris ce qu’il fallait faire, on en est sûr ??

Hypnotisée par ma feuille, je me dis : « Maintenant que j’ai coché les trois quarts de la page, je fais quoi? »

Eh bien, je tends la joue et je me prends la 1ère claque de la journée. Je vous la fais courte, mais grosso modo, « la formatrice gentille » en passe de devenir « la formatrice méchante » nous dit : « Vous avez dit, pensé, prononcé les mots « aimerais », « voudrais » changer ci, ça? Eh ben, rien ne va changer! Pas plus compliqué que ça ». Mon sourire déjà bien figé se fossilise.

Comment ça, rien ne va changer? Il flotte comme un air de panique à bord, je sens que mes intestins envisagent sérieusement une partie de ping-pong.

Donc on fait quoi, vous nous donnez des mouchoirs pour pleurer ?

« Si vous voulez que votre vie change, si vous voulez transformer ce qui vous dérange, alors il faut commencer par accepter ce qui vous dérange. Or quand vous prononcez les mots « j’aimerais », « je voudrais », vous dites en fait « je veux, mais j’ai peur de ». Vous vibrez l’énergie de la peur. Alors vous devez accepter que quelque chose vous fait peur, prenez le temps d’observer, d’accueillir cette peur, sans jugement. »

En clair, quand tu n’acceptes pas ce qui te dérange, ce qui te fait peur, tu n’auras jamais ce que tu veux.

Minute, minute… Si je suis le raisonnement alors je peux traduire « je voudrais être épanouie » par « je veux être épanouie, mais j’ai peur ». Peur? D’être épanouie? Je suis à des années-lumière de l’acceptation là. Le concept m’échappe, j’avoue.

Je suis flippée de pleins de trucs (des serpents, du noir, des requins, des orages…), mais pas d’être épanouie, pas de gagner pleiiiiins de sous, pas d’avoir du temps libre. Non, non, non. Il y a une faille dans le raisonnement, pour sûr. En plus, si je reprends le raisonnement, ça veut dire que les trois quarts des trucs que j’ai cochés sur la page d’exercice, ou ce qu’ils impliquent, me font peur ? Je tends l’autre joue, 2e claque!

Bien, maintenant que j’ai les joues en feu, et que je suis littéralement affalée sur ma chaise, sonnée, j’essaye de comprendre la cohérence de tout ça.

« La formatrice devenue méchante » nous explique ce qu’est l’acceptation d’un point de vue spirituel (la révélation se rapproche, ouvrez grand vos écoutilles) : cette acceptation revient à observer, constater, accueillir une émotion, même si je ne suis pas d’accord, même si je ne comprends pas. Si je suis dans le contrôle de cette émotion, donc dans la non-acceptation, le bénéfice ne sera que temporaire car le contrôle est induit par la peur.

Révélation N°1 : le contrôle est induit par la peur. Et tant que je contrôle, je n’accepte pas.

Je suis dans le contrôle, de tout, tout le temps. En tout cas c’est l’impression que j’ai de moi. Donc, je suis dirigée par la peur. Et le constat après des années de contrôle, c’est quoi? Que ça ne marche pas. Obligée de l’admettre, sinon je ne serais pas assise ici.

« La formatrice qui redevient gentille » nous parle d’amour conditionnel/inconditionnel. Je pensais avoir des notions de ce qu’est l’amour inconditionnel, mais non. Elle nous montre un tableau qui explique ce qu’est cet amour-là, et clairement, je ne m’aime pas d’un amour inconditionnel. Non! Moi je m’aime d’un amour conditionnel, traduisez : je m’aime avec peur. Toujours elle…une vraie colle celle-là.

C’est terrible pour moi de me rendre compte de ça parce que j’avais l’impression de me respecter, de m’aimer. C’est tellement beau de se bercer d’illusions. C’est comme une douce musique, genre « Clair de lune » de Debussy. Doux, agréable, réconfortant. Vous sentez comme ça berce? Comme c’est doux une illusion? Tellement génial!

Mais non! Quand la formatrice passe point par point chaque aspect de la définition, je me reconnais plus dans l’amour conditionnel qu’inconditionnel. Et là les illusions s’effondrent avec fracas, on arrête la berceuse et on met du heavy métal à fond. Réveil brutal. Retour à la réalité. Boum! Je ne suis pas un Gandhi en devenir alors ? Undecided

Je me sens triste, assommée, un peu révoltée (contre moi-même) et en même temps heureuse de cette prise de conscience. Ça explique beaucoup de choses dans ma vie. Et comme si j’avais besoin de m’en convaincre encore un peu plus, la formatrice prononce cette phrase :

Révélation N°2 : « Je m’aime comme j’aime les autres. Les autres m’aiment comme je m’aime. À la même intensité ».

Après l’aller-retour de claques, maintenant c’est ma mâchoire qui tombe. On y est. L’amour que l’on me donne est à la hauteur de l’amour que je donne aux autres, et que je me porte à moi-même.

Rien à ajouter, même pas besoin du tableau de la formatrice : il me suffit d’observer les relations que je peux avoir avec certaines personnes pour constater que je ne m’aime pas toujours inconditionnellement. Et que les autres m’aiment en retour comme moi je suis capable de m’aimer. C’est-à-dire pas toujours très fort… Undecided

En revanche, si je fais une rapide introspection, je me prends conscience que ces dernières années, j’ai beaucoup avancé sur le sujet, sans m’en rendre compte. Il y a eu une période dans ma vie où je ne m’aimais pas du tout et les gens me le rendaient bien. Un vrai combat de catch entre moi et les personnes qui m’entouraient. J’ai fini KO quelques fois d’ailleurs. Je n’en suis plus là, mais j’ai encore de la route à faire. Et je sais que je peux la faire. Mes intestins se détendent d’un coup. Mon moi intérieur applaudit. C’était la parenthèse sentimentale.

Et là, la phrase qui est presque le saint Graal d’ETC fait son entrée en scène : vous êtes prêts?

Révélation N°3 : « Il est nécessaire d’accepter d’être ce que je ne veux pas être pour arriver à être ce que je veux être ».

Vous avez suivi ? Je sais, ça fait des nœuds au cerveau la 1ère fois. La formatrice doit répéter la phrase, mais elle est prévoyante, elle nous l’avait écrite au tableau. Tableau que nous regardons tous avec des yeux exorbités.

« L’acceptation est nécessaire pour transformer avec votre cœur et non avec votre égo. » On revient dessus, cette histoire d’acceptation. Et l’égo, on en parle de lui ?

Pour moi, l’égo s’est toujours apparenté au mec un peu chiant (je le dis) qui bombe le torse, qui sait tout sur tout, qui a toujours raison, qui a tout vu, tout vécu. Le mec qui ne te laisse pas en placer une quoi. On le connait tous, pas vrai ? Quand je parle d’égo, c’est à ce type-là que je pense. Je me dis « Pufff, il a un égo surdimensionné celui-là! ». Donc je ne me sens pas vraiment concernée par le sujet : je pense que mon égo va bien, que je n’en ai pas en fait.

Autant vous dire que je redescends de mon nuage rose assez vite. Parce qu’en fait l’égo n’a rien à voir avec le bonhomme qui bombe le torse.

Révélation N°4 : L’égo, c’est l’ensemble de nos croyances.

Croyances = certitudes basées sur ma perception d’un événement passé, que j’ai vécu ou vu quelqu’un vivre.

Par exemple, moi, je crois que pour gagner de l’argent, il faut travailler très dur parce que j’ai toujours vu mes parents travailler très dur pour gagner leur vie. Et qu’on m’a toujours dit que c’était comme ça que ça marchait : tu travailles dur/tu gagnes de l’argent ; tu ne travailles pas dur/tu ne gagnes pas d’argent.

Donc, les jours où je m’autorise à travailler moins dur, à partir plus tôt (même si mon travail est fait, et correctement fait) et bien mon égo me dit que je ne mérite pas les sous que je gagne, car je n’ai pas travaillé assez dur. Il me dit que je dois rester vissée à ma chaise parce que c’est ça qu’on attend de moi, que c’est ça le travail, que le travail ça doit être dur, long, pénible. Que c’est ça qui est normal. Et puis, qui part du boulot à 15h? Un salarié qui ne s’investit pas, qui n’a aucune conscience professionnelle, qui est tiré au flan. C’est ça la vérité, non?

Je vous passe la liste de mes croyances, elle est presque aussi longue que l’annuaire. Alors, imaginez mon égo, qui est proportionnel : il ne passe plus les portes!

Révélation N°5 : je suis dirigée par mon égo (mes croyances).

Et ma façon d’aimer dans tout ça? La formatrice aborde le sujet avec un exercice. Je ne vous le détaille pas ici, il faut vraiment le vivre pour ressentir ce qu’il déclenche chez vous. Rien que pour cette partie-là de la journée, ça vaut le coup de faire cet atelier.

Révélation N°6 : j’ai compris quel était mon modèle pour aimer … mais je ne vous en dirai pas plus !!! Wink

Toutes ces émotions m’ont enthousiasmée, mais j’ai le cerveau bien plein. Beaucoup de nouvelles choses à intégrer. Je ne suis pas d’attaque pour une seconde journée comme ça. Je n’ai prévu de ne faire que la 1ère et c’est tant mieux. Je ferai la 2de en janvier. Je suis contente de rentrer à la maison expliquer tout ça à mon compagnon.

Je suis montée sur pile : excitation des grandes découvertes oblige.

Je conclus cette journée par un mot : « Révélation ».

Révélation N°7 : j’avais la solution à mes problèmes sous le nez, depuis toujours et je ne l’avais jamais vu. C’est MOI la solution !!

Bonne nouvelle! C’est pareil pour vous Laughing

Oui, ré-vé-la-tion je vous dis !!!

Cliquez ici pour lire la suite : 02 - Le grand saut

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